La Ferme Bourdages Tradition, une entreprise qui pense aux générations de demain
Véritable institution dans la Baie-des-Chaleurs, la Ferme Bourdages Tradition est une entreprise familiale léguée de père en fils depuis 1821. Offrant une expérience agrotouristique champêtre et authentique, l’entreprise qui sise à Saint-Siméon cultive et transforme sur les terres patrimoniales la fraise, la rhubarbe et d’autres produits, de façon écoresponsable.
C’est un arrêt obligatoire pour tous les touristes qui passent par là. On peut flâner à la fermette, permettre aux enfants de se dégourdir les jambes dans les jeux extérieurs, prendre une bouchée et un café au comptoir-lunch et profiter des dégustations. Produits locaux frais et transformés se côtoient sur les tablettes, de quoi satisfaire tous les goûts. Un endroit charmant, où l’on trouve aussi des créations d’artistes du coin. Pour ceux qui ont un peu de temps, planifiez une visite guidée et un moment pour l’autocueillette aux champs.
La Ferme Bourdages Tradition, c’est tout cela, mais c’est aussi beaucoup plus! C’est une entreprise menée par des gens qui ont à cœur le respect de la terre et des humains et qui ont des pratiques culturales en phase avec leurs valeurs, en s’inscrivant dans une démarche d’agriculture régénérative.
Ferme Bourdages Tradition. Photo : Dany Vachon
La Ferme Bourdages Tradition, c’est une gestion de l’eau exemplaire : un système d’irrigation souterrain de 200 km, hydrate au goutte à goutte les productions en évitant tout gaspillage. Un paillage fait avec de la paille de céréales et de seigle assure une rétention de l’eau et permet en même temps de contrôler les herbes indésirables tout en gardant les plants propres et attirants pour l’autocueillette. Le paillis assure une protection hivernale et, en se décomposant, il fournit de la matière organique au sol, ce qui fertilise et améliore la structure du sol, tout naturellement.
Tout est au service de tout! Les animaux de la fermette sont nourris avec les produits qui ne peuvent pas être vendus ou utilisés pour la consommation, comme des légumes endommagés ou des restants de nourriture du comptoir-lunch. Et l’une des matières premières pour enrichir les champs, le compost, est produite en partie par ces mêmes animaux.
Lorsqu’une fertilisation supplémentaire est nécessaire, ce sont des fertilisants naturels qui sont utilisés, comme du fumier de poule, des concentrés d’algues marines, poissons et coquilles.
La plasticulture, en plus du paillage, est utilisée pour le contrôle des herbes indésirables et quand ces dernières persistent malgré tout, le désherbage manuel et mécanique sont priorisés afin de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires.
Ferme Bourdages Tradition. Photo : Dany Vachon
De bonnes pratiques culturales et un dépistage régulier sont priorisés pour prévenir tout problème phytosanitaire (maladies, insectes, herbes indésirables, etc.), et lorsqu’il faut intervenir, ce sont des insectes prédateurs de nuisibles et des biopesticides qui sont utilisés. Cela afin de maintenir la population de pollinisateurs, pour lesquels des pesticides seraient nocifs. Dans le souci d’attirer et d’assurer la survie des insectes utiles à la production, des îlots fleuris parsèment les champs, dans lesquels on peut d’ailleurs voir une belle biodiversité.
Au niveau de la transformation des produits, la Ferme Bourdages Tradition évite la perte et le gaspillage d’aliments en offrant des produits cuisinés, congelés et fermentés à sa clientèle. C’est le cas par exemple des fraises abîmées qui sont transformées en confiture et tartes ou vendues congelées. Les fraises un peu trop mûres servent quant à elles à faire les alcools. Favorisant l’économie circulaire, certains résidus de transformation sont utilisés par d’autres entreprises de la région. Les bourbes (dépôts de fermentation) sont utilisées pour la conception de À la Bourdages, une bière forte aux fraises, brassée par la microbrasserie Le Naufrageur de Carleton-sur-Mer.
« La Ferme Bourdages Tradition est partie d’une agriculture de subsistance à l’époque… mes prédécesseurs ne pensaient sûrement pas que nous en serions là aujourd’hui ! », Pierre Bourdages, copropriétaire.
Ferme Bourdages Tradition. Photo : Dany Vachon
Merci à Virginie Turcotte pour sa collaboration à la rédaction de ce billet. Virginie a travaillé dans le milieu éditorial à Montréal une vingtaine d’années avant de revenir s’établir dans la Baie-des-Chaleurs. Devenue horticultrice, elle marie maintenant culture des plantes et culture des mots en offrant divers services liés à la rédaction et à la révision.
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